Dès l’origine, VMC produit donc des gobelets vendus unis ou décorés ; pour le grand public ce sont des verres dont l’exemple type est le verre à moutarde mais chez VMC, le terme « verre » est réservé à la matière.
Des centaines de modèles de verres décorés sont sortis des lignes de fabrication : des clowns, des personnages de BD, parfois des suites comme une série spéciale anniversaire… Il existe même une série asiatique qui évoque l’évolution de la qualité du décor (4 verres avec un décor qui est de plus en plus précis).
Le verre à moutarde est le produit le plus connu et son décor s’adapte sans cesse au goût des clients. Il a « sa place à table même lorsqu’il est vide » précise la société Maille et VMC verrait bien un slogan du style « Il n’y a que VMC qui m’aille ».
VMC produit aussi de nombreux articles de table dont elle soigne le design et l’emballage, des verres à jambe (série de 19cl, 15,5cl, 13,5 cl , 12cl, 7,5 cl ) et des verres très travaillés comme, en 1988, la série Riesling avec des motifs de raisins, de feuilles de vigne aux formes irrégulières qui lui donnent un style « fait main ». Cette série plaît beaucoup aux clients allemands, suisses et Scandinaves((VMC (1) de octobre 1988 n° 5)). Cette série de la nouvelle marque Crescendo est remarquée à la foire de Francfort, Crescendo est le haut de gamme de la « table d’ornementation » avec un verre plus transparent et un emballage attractif.
Le blida est un gobelet apparemment créé pour le thé qui est devenu LE VERRE de la région champenoise. Des millions d’exemplaires sont sortis de VMC. La machine réglée pour leur fabrication ne travaillait pourtant que 2 mois par an mais il en sortait 50-55 par minute, vite fabriqués car ils sont légers (125g). Puis on força la machine pour atteindre le score de 60-62 par minute. Plus la machine va vite, mieux c’est, car dès 650°, le verre durcit.
La production-phare est celle des bocaux et terrines, formes voisines de celle des pots mais avec un système de fermeture de type ménager. Ce sont les bocaux Familia Wiss, les bocaux terrines et surtout les bocaux Le Parfait.
Le bocal Le Parfait est devenu un des emblèmes de VMC, sa forme et sa rondelle en caoutchouc rouge n’ont pas varié. L’usine de Reims a fermé mais il est toujours produit. Il a même retrouvé de l‘usage avec les nouvelles habitudes de consommation du fait maison.
VMC produit aussi des pots standards, pots spécialisés, pots Babyfood (VMC est leader européen sur ce créneau dans les années 1990), pots à yaourts.
« Chez VMC, nous partons du principe qu’un grain de café ne s’habille pas de la même façon qu’une fraise » dit P. Laurent, directeur de marketing. Il fait allusion à Grain de folie de Maxwell, pot ovale pour café soluble aromatisé qui obtient l’oscar de l’emballage en 1989((Mensuel VMC(2) de septembre 1989 n°3)).
Les bouteilles-pots pour les sauces froides, les vinaigres, les huiles, sont aussi des productions innovantes.
Ainsi VMC vend surtout à des industriels et des commerçants mais aussi à des particuliers lors de braderies. Celles de 1989 et 1990 connaissent un grand succès((Journal VMC n° 5 de janvier 1990 et n°17 janvier 1991)) : plus de 1,3 million de francs de recettes, avec une moyenne de 150 F de dépenses par client, 90 tonnes de verre composées de rangées de palettes entières de verres, services de table, plats à micro-ondes, verres à pieds… sont proposées. Ce sont des articles supprimés du catalogue dans l’année. Certains proviennent de Rive-de-Gier qui fait alors partie de l’usine VMC Reims. Pour chaque secteur, un homme de la logistique est présent pour renseigner et conseiller les clients. Ce succès a nécessité une grosse organisation : plus de 2500 lettres furent envoyées aux comités d’entreprises, mairies, associations, et 160 000 prospectus furent distribués.
Sommaire du dossier
- Il était une fois VMC : une verrerie du XX° siècle (introduction)
- L’entreprise sait tirer parti des techniques anciennes qu’elle améliore
- VMC investit continuellement pour suivre l’évolution des techniques, satisfaire le goût des clients, limiter la pollution
- Des produits connus et vendus dans le monde entier
- VMC crée, fabrique, entretient machines et locaux, une vraie petite ville industrielle
- Un travail difficile, un fort esprit d’équipe
- Forte présence syndicale, CGT en particulier
- Évolution de l’entreprise
- En conclusion, une évolution symbolique de la marche vers la désindustrialisation, des traces de ce patrimoine à conserver ?
- Bibliographie et sitographie