Les ateliers ferroviaires d’Épernay

Survol historique de l’Établissement et du site

Dossier de Pierre GUY, auteur, spécialiste de la ville d’Épernay

Vue générale des ateliers en 2019
Vue générale des ateliers en 2019 – © collection Pierre GUY

Avant-propos

Le site industriel et les bâtiments qui constituent l’ex-Atelier du Chemin de fer d’Épernay ont une superficie de 13 hectares environ, dont 4 sont couverts. D’un caractère provisoire à leur origine (voir ci-après), ils ont été positionnés et érigés entre la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg et la Marne.

Sortie des ouvriers – © collection Pierre Guy

Voulus temporaires par la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Strasbourg en 1849, les installations, bâtiments et outillages du site ont cependant été maintenus sur cet emplacement et se sont développés de manière quelque peu anarchique au gré de l’exploitation du réseau.

À l’inverse d’autres établissements à même vocation industrielle construits plus tardivement (Romilly sur Seine, Sotteville Quatre-Mares, Hellemmes, Bischheim) qui ont été bâtis avec un souci d’organisation rationnelle et d’amélioration de la productivité, l’Atelier d’Épernay, lui, a été progressivement agrandi pour répondre spécifiquement, dans un premier temps, aux besoins du service (révision puis construction d’un parc croissant de locomotives et de tenders), sans réel souci d’intégration du futur ni de rentabilité industrielle.

Lorsque, dans l’ère moderne, il s’agira pour la SNCF de redéployer son dispositif de maintenance, particulièrement avec l’arrivée du parc de voitures Corail , des séries de locomotives polyvalentes et du TGV, la disposition géographique et les installations de l’Atelier d’Épernay seront pour lui un lourd handicap pour qu’il soit intégré au schéma général, accélérant de fait son extinction.

Les deux rotondes © collection Pierre GUY

À l’arrivée du train à Épernay (été 1849), la Compagnie érige une installation fixe (la première rotonde où s’effectuent les travaux simples sur locomotives et tenders de la partie de ligne en service) et deux remises légères destinées à effectuer des réparations et remplacement de pièces sur le matériel remorqué.

Très vite, l’établissement va croître sensiblement, dès que la décision sera prise de transformer le provisoire en définitif,  particulièrement lorsque la Compagnie décidera de construire ses locomotives afin de pallier la saturation de l’industrie ferroviaire  (1858).

L’Atelier d’Épernay deviendra alors rapidement un ensemble industriel ferroviaire de grande ampleur, le plus important de France à la fin du XIX° siècle.

L’essor de la Compagnie, le rayonnement de l’Atelier, l’activité et le pouvoir d’achat de ses personnels joueront un rôle capital dans le développement économique de la Ville qui vivra, pendant 120 ans, en fonction des pulsations du monde cheminot. Cette situation durera jusqu’en 1970, date à laquelle le Négoce des vins de champagne deviendra l’activité prépondérante de la cité.

Avec son activité de construction de locomotives puis ses reconversions, l’Atelier du Chemin de fer d’Épernay est unique dans l’histoire ferroviaire française. Quant à ses personnels, ils ont constitué le poumon essentiel de la vitalité économique, sociale et politique de la ville.

Lire aussi le dossier Les cheminots d’Épernay, tout un monde ! mis en ligne sur ce site.


Sommaire du dossier


Pour en savoir plus

Pierre GUY, Les cheminots d’Épernay, tout un monde ! dossier mis en ligne, décembre 2023
Pierre GUY, Histoire du chemin de fer d’Épernay, éd. Guéniot, 2013