Les mines d’or de Rodalquilar

Province d’Almeria – Communauté autonome d’Andalousie

Les mines d’or de Rodalquilar se situent dans le Parc naturel du Cabo de Gata-Nijar localisé à l’extrême Sud-Est de l’Espagne, en Andalousie, à 30 kilomètres à l’Est d’Almeria.
C’est une région de climat semi-désertique qui présente une végétation xérophile et qui a été classée « Réserve de la biosphère » à partir de 1987.

Affiche paysage du Cabo de Gata – © La Casa de los Volcanes – Cliché APIC, 2015

Le sous-sol de la région est constitué de formations volcaniques, de nombreuses caldeiras (dépressions volcaniques affaissées  en forme de chaudron) ponctuent les paysages notamment sur les littoraux. Dans cette région le substratum de roches ignées renferme de nombreux affleurements minéraux qui ont retenu l’attention des populations depuis les temps anciens.

Schéma de la formation de la caldeira volcanique de Rodalquilar – © La Casa de los Volcanes – Cliché APIC, 2015

Très tôt les minerais ont été exploités, notamment pendant la période romaine : l’alun, le plomb, l’argent et le zinc étaient extraits du sous-sol.
L’âge d’or de la localité de Rodalquilar viendra bien plus tard au cours du XIXème siècle grâce à l’ouverture des mines aurifères.

La « fièvre de l’or »

Il faut attendre 1864 et surtout 1880 pour voir s’installer la « fièvre de l’or ».

Or natif sur quartz (exposition La Casa de los Volcanes) – Cliché APIC, 2015

L’or de Rodalquilar ne se trouve pas sous forme de pépites, l’or est contenu dans le quartz des gîtes magmatiques filoniens, mêlé avec des veines d’autres métaux tels le plomb et l’argent. Cette gangue de quartz résistante va rendre l’extraction très difficile pour les mineurs, il faudra attendre au cours du temps de nouveaux moyens techniques pour accroître le volume de minerai déblayé.
En cette fin de siècle, le minerai aurifère extrait est broyé en poudre puis par un procédé chimique avec un apport en mercure on extrait l’or qui est parfois mélangé à du plomb. Il doit être affiné.
En 1915-1916 de nouveaux gisements sont découverts et exploités. Il est rapporté qu’en 1916, 2500 tonnes de minerai apporte 50 kg d’or pour ce site.

Entrées de galeries de mines – Cliché APIC, 2015

Mais les tentatives d’exploitation sont souvent éphémères et inabouties. Plusieurs tentatives sérieuses vont relancer le site : en 1925 avec la Rodalquilar Gold Company Mines qui met en place une usine d’amalgamation. Après sa fermeture en 1929 une société allemande prend le relai sans plus de succès.
Durand cette même année une société anglo-espagnole la Minas de Rodalquilar SA reprend l’exploitation ; elle apporte de nouveaux éléments : des capitaux, des explosifs, des perceuses à air comprimé, de l’électricité et un nouveau procédé d’extraction de l’or avec le cyanure (usine de DORR Mill). Jusqu’en 1936 deux tonnes d’or sont produites.
Pendant la Guerre civile les mines sont saisies puis nationalisées par le gouvernement franquiste. En 1956 une nouvelle usine est ouverte : 1000 personnes travaillent à la mine, 14 000 habitants vivent dans ce site. Mais l’ampleur de l’exploitation épuise les  potentialités des gisements aurifères, en 1966 les mines sont fermées. En 1989 une nouvelle tentative est lancée…

Le Centre géo-touristique – écomusée – La Maison des volcans

Les paysages actuels permettent d’observer les sorties des galeries souterraines d’exploitation. Sur un versant descendant vers La Maison des volcans sont encore présents les éléments propres à une exploitation du gisement de l’or : bâtiments de lavage, gradins de cyanuration, tonneaux cylindriques de décantation par précipitation… C’est un contexte paysager qui a servi de décor à certains films.

Tonneaux cylindriques de décantation du minerai – Cliché APIC, 2015
Écomusée de « La Maison des volcans », La Casa de los Volcanes – Cliché APIC, 2015

Signalons sur le plan technique que le procédé de cyanuration, découvert à la fin du XIXéme siècle permet d’obtenir à partir du minerai broyé, la séparation de l’or et de l’argent dans une solution de cyanure (sel alcalin). 97% de l’or contenu dans le minerai peut être extrait par cette méthode contre 60 à 75% par le procédé traditionnel de l’amalgamation au mercure qui va être peu à peu abandonné. Le mercure et le cyanure sont deux éléments dont l’utilisation n’est pas sans risque pour l’environnement.

Le Centre géo-touristique « La Maison des volcans » retrace sous forme de panneaux et de maquettes la formation géologique de ce gîte minier, notamment la mise en place du volcanisme et des caldeiras, de même que les principales installations industrielles pour le traitement des minerais aurifères.


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