Las Medulas, Patrimoine de l’Humanité

Province du Léon (El Bierzo) – N.-O. Espagne

Le début de l’exploitation des gisements aurifères remontent, après un commencement d’exploitation par les Astures – peuple local, à la période romaine. Du Ier siècle avant J.-C. au IIIe après J.-C. Les Romains conquièrent ces régions et mettent en place un système d’extraction.

Vestiges de l’exploitation des gisements aurifères – Cliché APIC, 2015

Pline l’ancien en fut un des administrateurs. Il fait état dans ces écrits d’une teneur de 3g d’or par mètre cube. Soit au total, sur les deux cent cinquante ans d’exploitation romaine, l’extraction de 5 000 000 m3 de déblais donnant 1500 tonnes d’or. Soit 6 tonnes d’or par an, ce qui peut sembler élevé.

Comment extrayait-on l’or à Las Medulas ?
Schéma explicatif de la technique d’exploitation « ruina montium » – © Fondation Las Medulas – Cliché APIC, 2015

Le système utilisé par les Romains était appelé « ruina montium ». Il s’agissait de capturer l’eau des montagnes voisines (2000 mètres d’altitude) au Mont Teleno, de la retenir dans de grands lacs en altitude et de la diriger en contre-bas en direction des puits et galeries souterraines par un ensemble de canaux.

Du haut, on ouvrait la vanne d’eau vers les puits et galeries verticaux creusés sous terre sans aucune sortie vers l’extérieur. La force de l’eau engouffrée produisant la compression de l’air agit comme un explosif qui détruit la résistance des conglomérats aurifères en bout de galeries. Ils se dispersent dans la vallée où ils sont lavés, on récupère alors les fins résidus aurifères en aval.

Les mineurs étaient constitués des Astures soumis à l’occupant romain associés à des peuples indigènes. Pline parle de 60 000 personnes, 10 000 à 20 000 travailleurs semblent plus probables. Après l’époque romaine l’exploitation semble s’être amoindrie.

Maquette de la topographie du site après l’exploitation – © Fondation Las Medulas – Cliché APIC, 2015

Aujourd’hui, il subsiste, en cirque, des paysages de mines à ciel ouvert ruiniformes donnant un panorama de formations taillées en aiguilles avec de hautes parois abruptes de plusieurs dizaines de mètres. Ces paysages bucoliques humanisés sont parsemés de cultures et de vergers avec des marronniers et des châtaigniers.

Panorama du cirque d’exploitation depuis le mirador d’Orellàn – Cliché APIC, 2015

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