La sucrerie de Francières

Compte rendu de la visite rédigé et illustré par Jean-Pierre Frérot avec la participation de Martine Combres.
La visite s’est déroulée le 15 juin 2014 dans le cadre des sorties de l’APIC.

L’histoire de cette sucrerie est particulièrement longue (1829-1969). Dès l’entrée, face-à-face impressionnant avec la grande cheminée datant de 1918 qui jouxte l’ancien bâtiment de production (derrière la cheminée) appelé Halle Thirial.

L’entrée de la sucrerie – Cliché JP Frérot, APIC, 2014

À gauche de l’entrée, la maison du Directeur dont la construction date des années 1920.
« Lieu privé au cœur de l’espace industriel, il est agrandi vers 1890, puis modernisé dans le style Art Déco propre aux années 1930 ».
La photographie ci-dessous, nous la présente dans son état en 2014.

La maison du directeur – Cliché A. Klein, APIC, 2014

À droite de la cour d’entrée pavée, les bureaux et le laboratoire. Les ouvriers venaient toucher leur paie au guichet situé en haut des marches…

Bâtiment administratif – Cliché A. Klein, APIC, 2014

Fait remarquable : tous les bâtiments de la sucrerie sont encore existants. Tous ! Y compris la distillerie.
On peut encore voir les rails pour acheminer les betteraves dès leur arrivée dans l’établissement à l‘usine, par le canal de fosses remplies d’eau (déplacement par gravité).
Dans son action de protection et de mise en valeur de son patrimoine industriel comme identité, le Conseil Régional a tout racheté en l’état et a déjà effectué d’importants travaux de mise en sécurité avant de l’ouvrir aux visites scolaires.
La prise de conscience de la valeur patrimoniale de la sucrerie date officiellement de 1996, avec la création de l’Association pour la Sauvegarde de la Sucrerie de Francières (ASSF).

Les bâtiments de la sucrerie – Cliché A. Klein, APIC, 2014
La distillerie – Cliché A. Klein, APIC, 2014

Le four à chaux a été construit dans les années 1860. Il est l’un des plus vieux de France.
Un panneau pédagogique explicatif interne à la sucrerie en précise le fonctionnement. La chaux produite permet de clarifier le jus de betteraves après la phase de la diffusion.

L’ancien four à chaux – Cliché JP Frérot, APIC, 2014

Dans le hall de fabrication se trouvait le diffuseur. Une charpente métallique récente supporte un toit de protection.
Le diffuseur visible aujourd’hui provient de la sucrerie de Maizy-sur-Aisne. Il a été transféré le 31 mars 2011.

Diffuseur provenant de la sucrerie de Maizy-sur-Aisne – Cliché A. Klein, APIC, 2014

Nous pouvons lire sur le panneau pédagogique : « En 1830, l’agronome Mathieu de Dombasle invente le principe de macération-diffusion pour extraire le jus sucré de la betterave. Cette nouvelle méthode d’extraction, qui remplace le système par pressage, allait être améliorée au fil des décennies suivantes pour aboutir au système de diffusion que nous connaissons actuellement. Le cylindre ci-dessus est la portion d’un diffuseur de type RT2, mis au point dans les années 1930 par les ateliers de la Raffinerie Tirlemontoise. Il provient de la sucrerie de Maizy-sur-Aisne. Dans ce cylindre de diffusion, d’une longueur initiale de 32 m, 3300 tonnes de betteraves pouvaient être traitées chaque jour. Ce type de diffuseur n’a pas été employé à la sucrerie de Francières qui est restée au système de diffusion à vases. »

La fin de l’histoire de la sucrerie : Marguerite Benoît a été directrice deux fois, entre 1914 et 1918 puis entre 1951 et 1969. En 1951 elle se trouve obligée de diriger à nouveau la sucrerie après la disparition du directeur précédent. Elle est déjà assez âgée et n’a plus le dynamisme nécessaire pour adapter les techniques de production aux nécessités de la concentration du capital. Lorsqu’elle se décide enfin à adopter ce dernier type de diffuseur permettant de produire plus, il est déjà trop tard. La sucrerie fermera définitivement en 1969.

Plaques disposées à l’entrée – Cliché JP Frérot, APIC, 2014

À consulter avec grand intérêt : le site Internet de l’Association pour la Sauvegarde de la Sucrerie de Francières,
https://sucrerie-francieres.fr/
sur lequel on peut lire : « Aux débuts de l’Association, ses membres recueillent des témoignages, des documents et du matériel. En 1998, l’ASSF compte 116 adhérents. En 2002, l’ASSF ajoute dans ses statuts un nouvel objet : la « création d’un site d’information, de documentation, de mémoire et d’histoire de l’industrie sucrière en France ». Ce but est amorcé avec l’ouverture du site Internet : celui-ci présente la sucrerie et le monde des sucriers, mais également un travail d’inventaire des sucreries d’Oise et de France métropolitaine. Plus de 1100 établissements ont été recensés dans cet inventaire. Ce site Internet et les nombreuses données qui s’y trouvent donnent à l’ASSF une autorité en la matière. »

Adresse du site visité :
12 hameau de La Sucrerie
Route départementale 1017
60190 Francières