Lettre de l'APIC n°25 - Octobre 2025
apic

La Lettre de l'APIC

ASSOCIATION POUR LE PATRIMOINE INDUSTRIEL

EN CHAMPAGNE-ARDENNE

Hommage à Philippe Delorme

C'est une douloureuse nouvelle qu'il nous revient de vous annoncer : notre collègue et ami Philippe Delorme est mort aujourd'hui 20 octobre 2025, à Éclaron, des suites d'une longue maladie. C'était un collègue hors pair, un extraordinaire pédagogue et un apicien de la première heure. Humble savant de la métallurgie haut-marnaise, il avait notamment publié sa thèse sur Jules Rozet, que l'APIC a mise en ligne. Nous perdons un historien dont la thèse, dirigée par Denis Woronoff, a été soutenue à la Sorbonne et j'avais eu l'honneur d'en être le rapporteur, devant une salle comble et électrisée. Nous perdons aussi un fidèle ami.
À lui, va notre respect et notre souvenir. À son épouse, Ghislaine, nos affectueuses pensées.

Gracia Dorel-Ferré, Présidente de l'APIC

Philippe Delorme, intervenant lors du colloque "Patrimoines en tension" à Troyes en octobre 2022
Cliché Michel Ravier, APIC

Éditorial

L’association


Fondée en 1997, elle dispose d’un encadrement stable, depuis 2008, avec l’entrée en fonction de la secrétaire, Françoise Picot, IEN honoraire et de Loïc Hervé, trésorier. Depuis 2014, Denis Capovilla, alors directeur-adjoint de Canopé (ex CRDP de Champagne-Ardenne), tient la page web de l’association, dont on a pu admirer la structure et l’abondance des informations.
Les statistiques des adhésions révèlent un groupe fidèle, oscillant de 100 à 140 adhérents. Mais si l’on tient compte du mouvement des adhésions, on voit que l’APIC a eu une audience plus importante, qui a concerné près de 200 adhérents. La Lettre que nous rédigeons trois à quatre fois par an est expédiée à plus de 400 abonnés en France et à l’étranger.
Outre la Lettre, que l’on retrouve sur le site, des moyens de communication variés ont été utilisés : une série d’été dans le quotidien L’Union sur le patrimoine industriel de Champagne-Ardenne (2005), participation à des réunions d’aménagement urbain, à Reims en particulier, interventions dans des émissions de télévision (France3 2007 et 2025), participation à des expositions et des manifestations culturelles et scientifiques (La fête de la Science)…
Aujourd’hui, l’APIC prépare son XIVe colloque. Il se tiendra à Reims sur le thème du devenir du patrimoine industriel et de sa fonction sociale. À cette occasion, une publication en ligne sera éditée, regroupant toutes nos études menées en Champagne-Ardenne depuis la création de l’APIC.

Nogent-sur-Seine - Cliché et commentaire Christel Werny, APIC 2020

La photo de notre page d'accueil, prise à Nogent-sur-Seine, présente un éventail thématique du patrimoine industriel commun à la Champagne-Ardenne : la tour de la centrale nucléaire visible à gauche signifie un patrimoine de l'énergie en devenir. La digue et le Pont Peyronnet (rebâti après 1944) sont d'anciens vestiges du patrimoine des axes terrestres et fluviaux que vient illustrer la longue péniche amarrée en contrebas de la halle au blé d'époque Napoléon III.

Au centre de l'image, les Moulins Sassot flanqués de leur silo en béton armé mettent en valeur un magnifique patrimoine agro-alimentaire céréalier. On y distingue nettement la salle des moteurs hydrauliques juste au-dessus de la Seine. La maison de maître de la famille Sassot, nichée derrière le rideau d'arbres à la pointe de l'île des Granges, témoignent de l'industrialisation de l'Aube ainsi que du patrimoine social et architectural du début du XXème siècle qui en est issu.

L'APIC sur tous les fronts

En préparation du XIV° colloque de l’APIC

les enseignements des récents colloques de TICCIH et nouvelles perspectives.

- Rappelons que notre association a été fondée dans le contexte d’une activité associative importante auprès de TICCIH (Association internationale de patrimoine industriel) et du CILAC (Association française pour le patrimoine industriel). Nous restons attentifs à l’évolution de ces deux associations, ainsi qu’à celles des pays voisins (Belgique, Espagne) avec lesquelles nous restons en contact étroit.

- Ces dernières années, nous avons participé aux colloques organisés par TICCIH, à Lille (2018) et à Montréal (2022) qui ont été de grands moments par leur organisation, leur mise en place et les débats qu’ils ont procurés. Nous venons de recevoir les rapports nationaux préalables au colloque de Viruna (Suède) qui vient de se tenir, en août dernier. Ce sont des références inestimables. Une remarque immédiate est que l’inventaire des sites est devenu une affaire planétaire, bien que le niveau d’appréhension du patrimoine industriel soit encore très inégal selon les pays : évidemment, l’Europe et l’Amérique du Nord (Mexique y compris) ont déjà, sur ce sujet, une longue pratique. Mais les ouvertures faites sur les continents asiatique et africain sont pleines de promesses.

- Au colloque de Montréal, on a vu naître les prémices d’une histoire sociale du patrimoine industriel. Cette direction, qui nous a toujours été chère, est la plus neuve et la plus synthétique. Elle sera au cœur d’un colloque à Arvida (Canada), organisé par l’Université du Québec à Montréal, en 2026. Nous vous tiendrons au courant.
- Tout récemment, nous avons reçu l’annonce d’une rencontre organisée par le musée du Travail de Hambourg, sous l’égide de l’Association des Musées du Travail (The International Association of Labour Museums). Le thème de la conférence est "La culture ouvrière". À une époque où les inégalités sociales et économiques s'accentuent, le patrimoine culturel des travailleurs reste un élément puissant et nécessaire de notre mémoire collective. La culture ouvrière –des chants et des rituels aux bannières syndicales, aux outils et aux pratiques quotidiennes– offre un aperçu de l'identité, de la solidarité, de la résistance et de la créativité. Il reflète la façon dont les travailleurs ont donné un sens à leur vie à travers différentes périodes historiques, géographies et contextes politiques.
Voir aussi le site de l'association italienne.
- Une observation : en France, à l’exception de l’écomusée de Fourmies et de quelques autres, en nombre réduit, les musées du patrimoine industriel et les musées de la société et du travail fonctionnent souvent séparément. De ce fait, nous nous éloignons beaucoup du Patrimoine industriel tels que nous l’avions défini dans les années 90 et qui marchait sur deux jambes: l’une était l’architecture et la technique, l’autre la sociologie et la dimension humaine. Forts de notre expérience et compte tenu de l’histoire propre du patrimoine industriel en Champagne-Ardenne, nous nous orientons par conséquent vers une rencontre qui se tiendra à Reims à l’automne 2026 sur le thème : "Le devenir du patrimoine industriel". Nous aurons l’occasion de vous en parler prochainement.

Notre soutien à la restauration de la briqueterie du Vertin

Défrichage sur le four - Clichés APIC en septembre puis octobre 2025

Dans notre Lettre précédente, nous parlions de la briqueterie du Vertin à Saint-Imoges, distinguée par la Fondation du Patrimoine et la Mission Stéphane Bern pour le loto du patrimoine 2024. Notre collègue Maryse Baudson, qui suit ce dossier, a participé mercredi 14 octobre 2025 à la remise symbolique du chèque de 270000 €, permettant avec les premiers mécènes, de couvrir plus de 50% des fonds nécessaires à la réhabilitation du lieu. Il s'agit de nettoyer, consolider et sécuriser les structures existantes pour rendre ce site encore préservé, accessible à tous les publics. Dernièrement nous avons visité les lieux lors d'un mercredi de l'Apic et nous soutenons notre partenaire Le Parc de la Montagne de Reims dans sa démarche culturelle et patrimoniale courageuse en transmettant l'appel aux dons.

Retour sur une série de reportages France3

En 2025 France 3 Champagne-Ardenne a sollicité notre association pour lancer une série de reportages intitulés "Comment sauvegarder le patrimoine industriel".
L’APIC a proposé une sélection de sites industriels emblématiques de la Champagne-Ardenne et les premiers reportages réalisés par Sophie Dumay et Xavier Claeys, diffusés sur l’antenne aux informations régionales, sont archivés sur la chaîne YouTube de France 3.
Retrouvez sur notre site les trois premiers reportages réalisés à Pargny-sur-Saulx, Reims et Sézanne.

Tournage sur la friche industrielle de VMC à Reims
Cliché APIC, 2025

Les mercredis de l'APIC

Centre de tri Sylvatri - © APIC

Les mercredis du patrimoine continuent : après l’usine GHM en février, nous avons visité le Musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière à Troyes en mars 2025 puis l’usine Haffner à Marolles en avril.
Le programme pour le dernier trimestre 2025 a débuté en septembre avec l’ancienne briqueterie du Vertin à Saint-Imoges et son four de type Hoffmann encore existant avec la cheminée. Suivront le musée-atelier du feutre de laine installé dans l’ancienne étable de l’abbatiale de Mouzon, puis la biscuiterie Fossier à Reims et ses fameux biscuits roses, pour s’achever en décembre avec le centre de tri des ordures ménagères de La Veuve, Syvaltri, qui traite les emballages ménagers légers et les papiers.
Les précisions du programme sur notre site.

Sortie de l'APIC : Suisse et Jura

Du 9 au 12 octobre, un groupe de 21 adhérents de l’APIC a participé à la “traditionnelle” sortie d’automne organisée par Martine Combres, qui avait pour destination cette année la Suisse. Nous avons commencé par Le Locle et les moulins souterrains du col des Roches. À La Chaux-de-Fonds, toute proche, nous avons visité le Musée international de l'horlogerie et bénéficié d'une visite guidée en ville sur le thème de l'urbanisme horloger, site classé UNESCO. De retour en France, à Salins-les-Bains, nous avons traversé les 1200 ans d’histoire de la Grande Saline, puis notre périple finissait au cœur des superbes installations de La Saline Royale d'Arc-et-Senans, tous ces sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Prochainement un reportage
sur notre site.

L'impressionnante grande galerie à Salins-les-Bains
© APIC, 2025

Actualité du patrimoine industriel dans notre région

La forge d’Outines,
dite forge Valentin

La forge Valentin restaurée
Cliché Reynald Jeanson, 2025

Dans le numéro précédent de notre Lettre, nous évoquions sa candidature auprès de la Mission Patrimoine.
Située à quelques pas de l’église à pans de bois d’Outines, église classée, la forge, dite forge Valentin est en train de renaître.
Construite au XIXe siècle, son premier occupant Alcide HUMBERT la cède à Georges VALENTIN en 1913 pour continuer l’activité de maréchal-ferrant et de forgeron jusqu’à l’arrivée des tracteurs dans les campagnes.
Avant sa fermeture en 1965, l’activité s’est tournée vers la ferronnerie, la zinguerie, la taillanderie et la serrurerie.
Désignée lauréate départementale 2025 par la Mission du Patrimoine, elle bénéficie de subventions.
Dans l’avenir, l’organisation de visites guidées, l’ouverture aux scolaires, des démonstrations ponctuelles avec un jeune forgeron feront d’elle un musée vivant.
Carrière et usine de Voisey, dite la Dolomie (Haute-Marne)
La dolomie servait à la cuisson de l’acier pour les entreprises métallurgiques du Grand Est, mais aussi pour les verreries et les amendements agricoles. L’usine, fermée définitivement va être rasée ; l’un des descendants des créateurs de l’usine, Olivier Dumont, nous a contactés. Il termine la rédaction d’une histoire de cette entreprise centenaire. En attendant la parution de l’ouvrage, lire la présentation proposée par M. Dumont sur notre site.
Voir aussi l’intéressante page Wikipédia destinée Voisey, où la trajectoire de l’usine est rappelée.

Carte postale de la carrière et de l'usine de la Dolomie, années 1960 - Collection particulière

Une cité lorraine fière de son histoire et de ses industries : Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle)
Pour découvrir Pont-à-Mousson (PAM) il suffit d’escalader la butte de Mousson située sur la rive droite de la Moselle (385 mètres) avec les vestiges de la forteresse des Comtes de Bar datant du Moyen-Age, avant le rattachement de la ville au Duché de Lorraine en 1480 et son annexion en 1766 au Royaume de France. Vue sur le vaste panorama actuel de la vallée mosellane en direction du Nord.

Vue sur les usines métallurgiques Saint-Gobain Pont-à-Mousson à partir de la butte de Mousson
Cliché Patrice Gielen, Apic

On découvre sur la rive droite un des centres de PAM avec ses édifices religieux (églises, Université en 1572, Abbaye des Prémontrés du XVIIIe siècle) puis le pont qui enjambe le cours de la Moselle rejoignant l’autre centre à l’Ouest et débouchant sur la place de forme triangulaire (Place Duroc), point central actuel de cette cité.
En face, vers le Sud au bord de la Moselle Blénod-lès-Pont-à-Mousson nous donne à voir les puissantes infrastructures industrielles des usines métallurgiques de la Société Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, sans oublier la centrale de production d’électricité EDF et la cartonnerie.
Située au mitan de la distance Metz-Nancy PAM est une ville active depuis des siècles comme lieu d’étape, de transit Sud-Nord et Est-Ouest et de productions industrielles sur le cours de la Moselle.
Le XIXème siècle voit un essor industriel incontestable avec le développement à Blénod Pont-à-Mousson (PAM) d’une fonderie en 1856 qui devient en 1886 une Société anonyme des Hauts fourneaux et fonderies de PAM spécialisée dans la fabrication des plaques d’égouts et dans la coulée verticale de tuyaux industriels pour le transport de l’eau et des fluides. Au XXème siècle elle se spécialise dans la production de tuyaux en fonte ductile souple et résistante pour le marché national puis mondial ce qui lui vaut une forte renommée. Cette société est rachetée en 1970 par le puissant groupe Saint-Gobain connu pour ses productions de verreries et de miroiteries.
Ville de Lorraine, la cité est touchée par les guerres entre l’Allemagne et la France en 1870, 1914 et 1940. En 1870-1871 avec la perte du département de la Moselle et de l’Alsace elle devient une ville frontière du côté français face à Metz occupée par les Allemands. De nouvelles industries en repli s’implantent notamment l’usine de production d’objets quotidiens en papier mâché ou en carton laqué d’une famille d’origine allemande les Adt ; installée d’abord en Sarre puis à Forbach (Moselle) elle se localise alors à PAM pour continuer de bénéficier du marché français, ce qui apporte à la ville un renouveau industriel, des emplois pour les ouvriers et ouvrières (décoration). Elle produit d’innombrables objets en papier mâché : boîtes, corbeilles, meubles, décors japonisants qui trouvent un vaste marché populaire peu coûteux et de qualité. En 1961 la société est vendue et devient une cartonnerie industrielle.

Mobiliers en papier mâché au Musée "Au fil du papier"

Cliché Patrice Gielen, Apic

L’ensemble de ses industries a fortement marqué la vie des Mussipontains (15000 habitants aujourd’hui) en apportant l’emploi aux habitants, en influençant l’urbanisme mariant les zones industrielles et les cités ouvrières. Une population fière de son histoire dans le Duché de Lorraine, le Royaume de France et dans la Région Grand-Est.

Des nouvelles du patrimoine ailleurs

Mise en valeur du patrimoine de la Mine de l’Epine dans une station de ski
Pour égayer les randonnées, celle-ci fait 4 km aller et retour et intéresser les jeunes en particulier, la station des Carroz d’Arâches (Haute-Savoie) a mis au point le livret Disparition à la mine. Il "raconte des événements survenus au début des années 1940, mais tombés dans l’oubli… À toi de suivre les pas de Charles Poncet et de prendre le relais pour résoudre le mystère de la Disparition à la mine". Il est précisé que Charles Poncet (1868-1942) est horloger et que l’aventure demeure une fiction, même si certains personnages ont existé.
Le projet de l’Office de tourisme est né à l’automne 2020 avec le bureau d'étude "interprétation patrimoine TELOA" et Éric Artiga qui a présenté son savoir-faire des sentiers thématiques et d’une véritable expérience immersive "outdoor".

Mine de l'Épine, fresque - Cliché Chantal Ravier, 2025

Mine de l'Épine, panneau explicatif
Cliché Chantal Ravier, 2025

D’octobre 2020 à juin 2022, des rencontres ont eu lieu avec des "anciens" de la station, des mémoires vivantes ; ces échanges fructueux ont alimenté les projets et apporté du contenu aux énigmes. Le projet a été validé par la commune et mis en route dès l’automne 2023.
Le chemin qui mène à l’ancienne petite mine est parsemé d’énigmes et d’œuvres : découpes métalliques représentant des travailleurs de la mine et une fresque de Jérôme Favre représentant les différents "métiers" de la mine : la lampiste, le porion, le boutfeu, le boiseur, l’opératrice de câble. Sur la fresque chaque personnage a un prénom, un âge et une description de son activité. L’occasion de réviser ses connaissances même si on ne joue pas au détective.
Voir le reportage complet sur notre site.

Voir et revoir

Invitation pour une première

Pierre Coulon nous fait part de la sortie de son nouveau film Reims, l'Américaine, "un évènement qui sera l'occasion de mettre en lumière un modèle d'entraide internationale dont Reims et les Rémois ont pu bénéficier pour se relever après la Grande Guerre".

La première aura lieu à Sciences Po Reims, 1 place Museux, le jeudi 6 novembre à 18 heures.

L'invitation est disponible sur inscription gratuite :
https://www.lesfilmsdu104.com/

En replay sur france.tv : les héros du patrimoine

Réalisation Jean-Christophe Chatton et Herlé Jouon
© France Television.

À voir en replay sur le site France.tv
Les héros du patrimoine est une série documentaire proposée par France Télévision. Un épisode a traité du patrimoine minier et des cités ouvrières du Nord. Une incursion à Joeuf rappellera la sortie de l'Apic 2024 en Lorraine.
On y voit "des scènes de vie ordinaire d'une France industrielle au cœur des années 60. À l'époque, l'homme est encore au cœur du système et porte un nom : c'est l'ouvrier. Mais bientôt, ce dernier est emporté par un phénomène tristement connu : la désindustrialisation. Depuis, partout en France, des individus se battent pour maintenir à flot le patrimoine et l'esprit ouvrier : textile, minier ou encore verrier".

Des expos

Vivre ou survivre, travail et pauvreté aux 19e et 20e siècles, Exposition des Archives du Monde du Travail de Roubaix
Les Archives nationales du Monde du travail proposent une exposition remarquable par l’étendue d’un sujet et la présentation de documents visuels exceptionnels, parallèlement à des projections de films d’époque.
Tout commence avec le fait industriel et la paupérisation qu’il a provoquée. Le travail permet-il de vivre et se loger ?
Cette question parcourt le XIXe et le XXe siècle, avec l’émergence tardive d’une protection du monde du travail et la revendication d’une vie digne (logement, santé, droit au chômage, etc).
On évoque à la fin le Familistère de Guise, et ses équivalents de la richesse mais il reste une réalisation exceptionnelle sans ni suiveurs ni imitateurs.
Plus intéressant, peut-être, les parties de l’exposition qui donnent à voir comment un dialogue entre les revendications ouvrières et les structures caritatives et progressistes se sont imposées pour obtenir, petit à petit, au XXe siècle, un mode de vie digne et une parcelle d’espoir.

Lien vers le site.
Des expositions pour les 100 ans de l'Art Déco

À Saint-Quentin l'exposition "L'Art Déco a 100 ans" s'est terminée fin septembre mais le superbe catalogue est toujours consultable sur calameo et la "chasse aux décors" se prolonge jusqu'en décembre.
Nombreuses manifestations à Reims, visites guidées...
Et une exposition à Paris est inaugurée le 22 octobre 2025 au musée des Arts décoratifs.
La rupture avec l’Art Nouveau et la prolifération des arts décoratifs sont enfin assumées par la société qui trouvait jusqu’ici l’Art Déco bien raide et bien pompeux. Le plaisir de la découverte d’une période que l’on avait jusqu’ici définie comme "l’entre-deux guerres" estompe pour le moment une analyse lucide et raisonnable de cet énorme changement dans les expressions artistiques et on ne l’a pas encore analysé comme un fait de société. Cela ne saurait tarder.

Coiffeuse Art Déco - © APIC

Les appartements de l’Intendant du Garde-Meuble royal, Paris, exposition permanente, ancien Hôtel de la Marine, place de la Concorde, Paris.
Il s’agit de la reconstitution de l’environnement quotidien de l’aristocratie parisienne au XVIIIe siècle, à travers les appartements de l’Intendant du Garde-Meuble, l’un des plus hauts personnages de l’État. Le ministère de la Culture a réalisé, une fois de plus, un travail extraordinaire de fidélité et de mise en valeur. Grâce au casque qui vous permet une visite personnelle à votre rythme, vous pouvez acquérir une connaissance sensible de ce site et de ses occupants.

Voir sur le site du musée.

Appartement de l'Intendant - Cliché APIC

À lire

Sont parus

L’industrie en Lodévois au XVe siècle, par Lisa Caliste, classiques Garnier, 2025
Il ne s’agit pas d’un ouvrage de patrimoine industriel, bien que la région de Lodève soit celle de Villeneuvette, la grande manufacture de laine de l’arrière-pays de Clermont-l’Herault. Cet ouvrage pourtant nous concerne, car il montre à quel point nos concepts d’industrialisation et de révolution industrielle peuvent être mis en doute, ou à tout le moins, nuancés.
Loin des grandes entreprises drapières urbaines, Lise Caliste va à la recherche des entrepreneurs plus modestes, liés à des espaces ruraux dans lesquels la pratique industrielle n’est pas absente. Bien au contraire, elle y découvre une « pluralité fluide » selon les mots de Catherine Verna, la directrice de thèse. Ainsi, l’activité textile ne se réduit pas aux grands négociants, mais profite d’une main d’œuvre experte. Elle est le vivier d’une industrie à venir, qui est bien connue.
Sur l’industrie à Lodève et son patrimoine industriel, voir le site de cartographie storymaps.
Les ateliers et dépôts de Mohon – tome II (compte-rendu de René Colinet)
L’Association des Ateliers et Rotondes de Mohon (AMR) dont le président est maintenant Daniel Thill, vient de sortir un nouvel ouvrage. Faisant suite au tome 1, il se concentre sur l’histoire du site de Mohon, de 1944 à aujourd'hui.
Est-il besoin de rappeler l'importance de Mohon sur la grande artère Nord-Est et sa participation à une révolution technologique de premier plan en 1954 ? L'utilisation directe du courant industriel (50Hz) pour alimenter la circulation des "trains les plus lourds sous la caténaire la plus légère". Les belles années de Mohon s’achèvent avec la fin des Trente Glorieuses.
Aujourd'hui, l'avenir de ce patrimoine n’est pas encore assuré. L'AMR ne se décourage pas et maintient la pression.

Trois monographies régionales

Du côté du Grand Est, nous avons reçu un ensemble de belles monographies éditées par la maison Lieuxdits :
La manufacture de tabacs de Strasbourg et le patrimoine du tabac en Alsace, 2017
L’invention du pétrole à Pechelbronn, une histoire et un patrimoine, 2020
La coop d’Alsace, histoire et héritage d’une utopie, 2024

À paraître en souscription

Eugène Damas – L'humble éclat des Ardennes
Le dernier ouvrage de Loïc Delafaite.

Cet ouvrage est une invitation à regarder autrement un peintre que l’on croit connaître, mais dont l’œuvre surprend par sa profondeur et sa modernité.
"Au fil de ces 208 pages grand format (25 x 25 cm), imprimées en couleurs sur un élégant papier couché mat, vous découvrirez l’humble éclat des Ardennes tel que seul Damas savait le révéler".

Voir un extrait du livre - Voir la table des matières
Bon de commande (jusqu'au 31 octobre 2025)

Actes de colloques

Nous tenons à la disposition de ceux qui le souhaiteraient les actes en ligne de :
  • Actes du colloque TICCIH de Montréal, 2022.
  • Actes du congrès ferroviaire d’Aguas Calientes (Mexique), 2022.

Dans les revues en Champagne-Ardenne et ailleurs

CSVPN, bulletins n° 13 (mars 2024), n°15 (avril 2025) et n°16 (octobre 2025)
Trois bulletins de l'Association CSVPN mettent en valeur l'histoire industrielle de Nogent-sur-Seine au XXe siècle. Ainsi, l'entreprise de construction électrique ENCO employa jusqu'à 300 personnels à la fabrication de moteurs à courant continu de 1964 à 1998. Ses locaux furent reconvertis en espaces techniques municipaux. L'exemple des Plastiques Industriels de l'Aube (PIA) (1964-2018) illustre le travail des femmes: une ouvrière retraitée et la co-fondatrice de l'usine témoignent. On y confectionnait les coques en polystyrène des téléviseurs, des emballages pour MIKO à Saint-Dizier, autant d'emblèmes de l'essor de la consommation à cette époque.
Un patrimoine industriel méconnu, tois articles de Christel Werny :
- ENCO, usine de moteurs électriques - Témoignage de M. Leroy, bulletin n°13 p.7-8.
- Usine PIA puis KNAUF-PIA - Mme Gloria Marais se souvient, bulletin n°15 p.5-6
- Usine PIA puis KNAUF-PIA - Mme Pelletier témoigne, bulletin n°16 p.5-6
Retour sur l'importance des transports par voie terrestre avec l'histoire du Garage central et de ses métiers, par Francis Coudray, bulletin n°15 p.10-12.

Regards sur le patrimoine n°55 de juin 2025
Sans articles dédiés particulièrement au patrimoine industriel (mais des pages passionnantes sur le Japon), on lira avec intérêt l’article, pages 4 à 6, du professeur Demouy sur le vin au sacre de Charles X et on glanera d’utiles informations sur la société de déchets de laine de fabrique de Reims, p.37.

Le curieux vouzinois, revue éditée par le Cercle d’études vouzinoises Octave-Guelliot, titre son numéro 125 : "Fourneaux et forges du Vouzinois". Une lecture passionnante qui nous en apprend beaucoup sur une activité totalement disparue du massif de l’Argonne.
Voir la revue numérique

Fontes n°136, ASPM. De cette belle livraison, datée de mars 2025, on soulignera l’intérêt de l’article de Vanessa Varvenne, chercheuse à l’Inventaire, sur les fontaines en fonte des Vosges. La carte jointe à l’article montre l’extraordinaire diffusion de ce mode d’approvisionnement de l’eau, qui correspond à l’aménagement rural de la fin du XIXe siècle, la diffusion des consignes hygiénistes et l’expansion des campagnes. Nous découvrons, chemin faisant, la variété ornementale des fontaines, dont certaines sont remarquables.

Terres Ardennaises, Lettre n°108. À noter, la manifestation de l'association Les Amis de la Macérienne Clément-Bayard
Lire la Lettre 108

Les saisons d’Alsace, Les enquêteurs du patrimoine, n°101, août 2024
"60 ans d’Inventaire en Alsace".
Ce nouveau numéro traite de la diversité du patrimoine à travers le service de l’Inventaire. Plusieurs articles nous intéressent, dont :
- « Mulhouse, le quartier Drouot, un modèle de construction sociale », p.50 et suiv.
- « Le patrimoine ferroviaire » p.58 et suiv.

La revue du CILAC n°85
Ce numéro est plus particulièrement dédié à la région de Grenoble, à l’occasion du centenaire de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925.

Bonnes adresses sur internet

Revue d'histoire sociale : une revue en ligne :
https://www.ouvroir.fr/rhs/

Art et chemins de fer : un blog rédigé par Jordi Font-Agusto, ingénieur technique industriel et philologue. En espagnol mais traduction facile via les outils en ligne.
https://arteyferrocarril.blogspot.com/

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Ont contribué à la rédaction de cette Lettre (par ordre alphabétique) :
Maryse Baudson, Denis Capovilla, René Colinet, Martine Combres, Gracia Dorel-Ferré, Patrice Gielen, Loïc Hervé, Reynald Jeanson, Chantal Ravier, Christel Werny
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EN CHAMPAGNE-ARDENNE

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